Depuis le 1er novembre, je cherche à publier un article du journal Comoedia, mais, jamais, la lettre du jour du Challenge AZ ne convenait, c'est chose faite avec Maurice ROLLINAT !...
Le titre de l’article est laconique, très peu lisible aujourd’hui mais Maurice ROLLINAT était un grand poète et musicien, il ne fallait donc pas manquer de parler de lui !
Le journal annonce le festival Maurice Rollinat qui sera donné ce 20 novembre 1925, à 21 heures, à la Salle Comoedia.
Joseph Auguste Maurice ROLLINAT naît le 29 décembre 1846 à Châteauroux, dans l’Indre. Fils de François, avocat puis député, et Marie Marguerite Joséphine Isaure DIDION.
Il fait partie d’une famille bourgeoise aisée :
– son oncle François est avocat, – son oncle Charles est homme de lettres,
– sa tante, Marie Gabrielle, institutrice, est l’épouse d’un officier de Gendarmerie, François DENAIS, Chevalier de la Légion d’Honneur,
– son oncle Alphonse est prêtre.
Sous l’influence des pamphlets de Victor Hugo, il est très vite en adoration pour les poésies de Baudelaire. Il baigne dans un monde imaginaire et irréel, bien loin du monde familial.
Très jeune, il apprend le piano et dès l’âge de 24 ans, il écrit ses premiers poèmes qu’il publie dans un recueil, Les Brandes, et les fait lire à George Sand, grande amie de son père. Cette dernière l’encourage à monter à Paris. Les lecteurs ne se pressent pas, c’est un bide !
Avant de publier ses Névroses, Maurice s’est fait une gloire de cénacle qu’il a acquise par le certcle des hydropathes qui tenait ses assises au quartier Latin. En même temps que poète satanique et macabre, il est compositeur de musique, musique qui sert de support à ses poèmes. Il chante d’une voix âpre et mordante. Il se lancera dans l’écriture de mélodies, tant pour ses poésies que pour celles de Baudelaire. Il les fait publier chez Heugel.
Au moment de la publication des Névroses, il a le soutien de Sarah Bernhardt mais, la publicité séteint très vite, le silence tombe. Les deux ouvrages suivants passant inaperçus, Maurice repart en province, à Fresselines, village de Creuse aux confins de son département de naissance, l’Indre.La Creuse et ses paysages qu’aime George Sand, grande amie de son père. Cette dernière appuie la publication de son nouvel ouvrage, La Nature, c’est le renouveau de Maurice !
En 1888, alors qu’il dine chez Louis Marie Alphonse DAUDET, il parle avec enthousiasme de ses chasses, de ses pêches, de cette vie active de plein air qui a remplacé celle factice de la capitale. Celle artificielle, enfermée et sans sommeil, cette vie qui l’aurait sûrement tué. Il s’étend sur son bonheur, dans la solitude, sur sa maison éloignée de toute habitation. Il annonce la future publication de son prochain livre, Les Insomnies.
Le 17 février 1892, paraît un nouveau livre de Maurice ROLLINAT, la Nature. Le poète des Névroses et de l’Abîme décrit la grandeur et le mystère des éléments, l’existence cachée, mais patiemment observée, des animaux de la terre et de l’eau… Tous ceux qui ont le goût, l’habitude ou le regret de la campagne, liront ces admirables poèmes, de pensée haute et de charme particulier, où l’auteur a célébré le coin de sa terre natale.
Le 16 juillet 1895, il est élevé au rang de Chevalier de la Légion d’Honneur, en tant que poète et musicien. Il est introduit dans l’ordre de la Légion d’Honneur par Armand DAYON, Inspecteur des Beaux-Arts.
Marié, il se sépare de sa femme pour aller vivre en Creuse avec sa maîtresse Marie Cécile PROUETTE. Cette dernière décéde des suites de la rage le 24 août 1903, à Paris. La santé, déjà chancelante de Maurice ne fait que s’aggraver, il aurait essayer de se suicider… Ne pouvant se soigner à Fresselines, petit village, il consulte le docteur BALLET à Limoges. Le traitement préconisé ne fait pas l’effet escompté et une complication l’oblige à se rendre dans une clinique à Ivry-sur-Seine. S’il est malade, sa a lucidité et son jugement sont intacts.. Il décède d’épuisement le 26 septembre 1903 à 9h00.
Que reste-t-il de Maurice ROLLINAT aujourd'hui ? Une grand notoriété locale dans ce village qu'il affectionnait tant !...
Sources
– BnF/Gallica – Journal Le Matin – édition du 17 février 1892
– BnF/Gallica – Journal Le Petit Républicain de l’Aube – édition du 4 juin 1895
– BnF/Gallica – photo de Maurice ROLLINAT – cote 721 – Atelier NADAR
– Photo Fresselines (23) – Collection personnelle C. MENOT