Cet endroit ne ressemble à aucun autre : c'est là que les mères déposaient leurs enfants lorsqu'elles ne pouvaient subvenir à leurs besoins de quelque manière que ce soit…
La loi du 27 janvier 1793 décide de prendre en charge les enfants abandonnés. L’article 2 du Titre II déclare que les enfants « abandonnés » pris en charge par la Nation seront désormais qualifiés d’orphelins. C’est l’article 5 qui explique que les enfants, dont les mères ne pourront subvenir à leur besoin, seront placés soit à l’hospice soit chez une nourrice.
Cet abandon n’est pas anonyme !
Le décret du 19 janvier 1811 va plus loin. L’article 3 du Titre II oblige à ce que chaque hospice dispose d’un tour où les enfants devront être déposés et l’article suivant impose l’établissement d’un hospice dans chaque arrondissement pour accueillir les enfants trouvés.


Le fonctionnement est simple : côté rue, la porte est fermée. Il faut actionner la cloche installée sur le côté. En actionnant la cloche, la personne qui désire abandonner un enfant, avertit ainsi le personnel de l’hospice qui manœuvre le cylindre pour qu’il soit présenté ouvert à l’extérieur. L’enfant est déposé, le cylindre est à nouveau manœuvré et l’enfant est recueilli.
Grâce aux tours, l’anonymat de la maman est totalement préservé, enfin, il est permis d’y croire. C’est ainsi que de nombreuses mères des campagnes rejoignaient les villes disposant de l’agence d’accueil, d’un hospice et d’un tour.
La misère est une des causes de la Révolution française. Les femmes sont à la merci des hommes : surtout les employées tant dans les familles que dans les propriétés agricoles. C’est ainsi que le nombre d’abandons d’enfants n’a fait que croître. Les femmes non mariées se retrouvant enceinte n’avaient que deux options : l’infanticide ou l’abandon.
Nous pensons que les temps ont changé, qu'ils ont évolué, mais, aujourd'hui encore, des femmes sont obligées d'abandonner leur enfant, non par manque d'amour…
Sources :
- AD02 – Tour de l’Hospice de Laon – FRAD002_DEPOT01_G_12G43_0001.jpg
- Gallica/BnF
- Bulletin des Lois – 1811 – Bulletin n° 346
- Lois et actes du Gouvernement – du 3 avril ay 21 octobre 1793