L'aviation nationale et internationale ne fait que progresser depuis le début du siècle ! Chacun essayant de battre un record : la plus longue distance, le plus longtemps en l'air, le plus lourd, le plus…
Aujourd’hui, 15 novembre 1925, le journal « La Petite Gironde » laisse une place à côté des informations habituelles pour le pilote Lucien BOSSOUTROT et son avion…
En effet, c’est sur un avion immense, pesant 13 200 kilos et dont la force est de 2 000 chevaux, que le pilote a battu huit records au Bourget, dont avoir porté 4 000 kilos de charges et être monté à plus de 5 000 mètres.
Mais pourquoi ce nom « dreadnought » ?
En 1906 est mis à l’eau le HMS Dreadnought, cuirassé britannique, déplaçant 18 200 tonnes, ce dernier était armé de dix canons de 305 mm répartis en cinq tourelles doubles et pouvait atteindre 21 nœuds. Grâce à son important arsenal de canons lourds à longue portée et à sa vitesse supérieure à celle de tous ses contemporains, il pouvait détruire les cuirassés existants à distance. Le nom du HMS Dreadnought devient synonyme de supériorité écrasante.
L’aéronautique, une affaire militaire
Depuis la fin de la Première Guerre Mondiale,
l’aéronautique est en proie aux idées folles, voire loufoques. Mais cette aéronautique tourne autour du militaire : les engins volants sont tous destinés à être amés, à emporter un équipage importants, à proposer des salons internes pour les autorités, …
Il est certain que, pour faire voler ces avions, il est nécessaire d’avoir de bons pilotes ! Jean Baptistte Lucien BOSSOUTROT est de ceux-là !
Né le 16 mai 1890 à Tulle, en Corrèze, fils de Antonin, armurier et Antoinette NOUAILHAC, il se marie le 12 août 1911, à Paris, avec Ernestine CARLIER.
Il est incorporé aussitôt, le 9 octobre 1911 et rejoint le 28ème Régiment d’Infanterie. Il monte très vite en grade et rejoint l’Aéronautique. Le 21 février 1915, affecté au 1er Groupe d’Aviation, il rejoint l’Ecole d’Etampes. Au sortir de l’école, il est affecté au 2ème Groupe d’Aviation et le centre d’entraînement du Bourget, à l’Escadrille F22.
Il est papa le 20 septembre 1918 avec la naissance de sa fille Michèle Lydie Danielle Louise. Démobilisé le 10 août 1919, il est promu Chevalier de la Légion d’Honneur le 13 novembre 1920.
Jean Baptiste Lucien divorce le 2 juin 1922 et se remarie une première fois le 17 novembre 1923, à Paris, avec Marie Louise HÉGOBURU, artiste de music-hall.
La France honore cet aviateur en l’élevant au rang d’Officier de la Légion d’Honneur le 19 août 1925, puis à celui de Commandeur, à titre civil cette fois, le 25 janvier 1934.
Son dossier de la Légion d’Honneur donnent les détails de ses services extraordinaires :
– au cours de la Guerre, pilote d’essai pour mettre au point et présenter le F50 de bombardement et du Goliath,
– inauguration de la ligne Paris-Londres avec 14 passagers,
– inauguration de la ligne Paris-Bruxelles,
– voyage de Paris à Dakar avec 8 passagers,
– détenteur de plusieurs recors comme ceux de l’altitude, celui de la durée 24h19, de distance sans escale avec passagers, record de vitesse de 500 à 2 000 km.
Lucien divorce le 26 avril 1945 et se remarie quelques années plus tard, le 22 novembre 1954, avec Marguerite FLEURISSON. IL décède à Viry-Châtillon, en Essonne, le 1er septembre 1958.
Jean Baptiste Lucien BOSSOUTROT est un de nos as de l'aéronautique. La France a su le remercier et l'honorer… Pour autant, aujourd'hui, sa sépulture est quasiment à l'abandon !
Source
– RetroNews – La Petite Gironde – édition du 15 novembre 1925
– BnF/Gallica – cote 83490A – Agence Meurisse
– BnF/Gallica – cote K263954 – Agence Meurisse
– The National Interest – HMS Dreadnought
– Journal Officiel – 27 janvier 1934