Quelques lignes à la une pour annoncer la collision du vapeur Groix naviguant sur l'Elbe…
Le journal La Dépêche, dans son édition du 25 novembre 1925 publie un entrefilet au titre accrocheur. Mais qu’en est-il réellement ?
Le vapeur français Groix navigue sur l’Elbe par temps de brouillard et entre en collision avec un bateau anglais, le Yorkshire, près d’Altona. Le Groix subit une grosse avarie et prend rapidement l’eau. Le journaliste explique qu’il a été difficile d’amener le bateau jusqu’au rivage et de sauver les 122 matelots et les 50 passagers.
Il est vrai, qu’à cet endroit, l’Elbe a une largeur d’environ 500 mètres, en ajoutant le mauvais temps, les conditions n’étaient pas favorables à un dépannage aisé.
La Dépêche coloniale, dans son édition du 18 mars 1928 , rapporte une nouvelle avarie du Groix alors qu’il avait quitté Buenos-Aires pour Hambourg, il est rentrée au port à la remorque… Problème de conduite du capitaine ou mauvaise qualité du navire ?…
Le Groix, paquebot, est sorti des Forges et Chantiers de la Méditerranée en 1921 pour rejoindre la flotte des Chargeurs Réunis dont le siège est à Paris.
Le paquebot affiche 152 mètre de longueur pour 18 de large et pouvant transporter jusqu’à 94 passagers en 1ère classe, 40 en 2ème et 84 en 3ème.
En mars 1932, rentrant d’Amérique du Sud, le Groix n’a pu déchargé sa cargaison de 1 000 caisses de pommes. Il lui faut attendre la décision de la commission d’importation.
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, le navire est réquisitionné par les anglais. Mis en configuration de guerre, il est géré par la Compagnie Blue Funnel Line pour assurer le transport de viande depuis l’Uruguay jusqu’en Angleterre.
Le journal Liberté-Egalité-Fraternité, dans son édition du 8 juin 1945, écrit un article assez sévère contre les anglais. En effet, la France , libérée depuis quelques mois, les vivres font défaut, ne peut pas disposer de ses propres bateaux pour importer les vivres qui lui sont indispensables. Mais voilà que le vapeur Groix bateau français, équipage français, état-major français, quitte, après réparation le port de Buenos-Aires, avec un chargement de 4 000 tonnes de viande. Viande destinée à la Grande-Bretagne !
Tout comme notre paquebot France, à notre époque, la fin du Groix est annoncée. Il est désarmé à Marseille le 29 décembre 1951 pour partir à destination de l’Italie a des fins de démolition.
Après 30 ans de bons et loyaux services, beaucoup de pannes, le vapeur Groix est remisé, envoyé à la destruction…
Sources
– site Mémorial national des marins – Groix-paquebot mixte
– BnF/Gallica – cote 65-13-14 – Histoire maritime des Chargeurs réunis et de leurs filiales françaises
– RetroNews – L’Ouest Eclair – édition du 13 mars 1932
– RetroNews – La dépêche coloniale – édition du 25 novembre 1925