La circulaire relative à la création d'insignes de distinctions est éditée le 21 avril 1916. Elle concerne la fourragère et les chevrons !
Il est créé un insigne spécifique pour la présence aux armées ou pour blessures de guerre.
Le chevron de présence est constitué de chevrons en forme de V renversé de la couleur du galon : un chevron pour une année effective de présence dans la zone des armées et un supplémentaire pour toute nouvelle période de six mois. Cet insigne est porté au bras gauche.
Le chevron pour blessure est aussi de la même forme mais chaque chevron représente une blessure – un seul par blessures multiples. Cet insigne est porté au bras droit.
Le chevron pour les officiers et sous-officiers consiste en un galon de grade en or ou en argent, selon l’arme. Pour les caporaux, c’est un galon cul-de-dé de 12 mm de largeur, en laine ou coton bleu foncé, formant un angle droit dont le sommet est tourné vers le haut. La longueur totale du galon est au maximum de 120 mm. Les chevrons supplémentaires sont placés au-dessus du précédent à un intervalle de 3 mm.
La circulaire du 25 juillet 1916 apporte des précisions quant aux conditions d’obtention des chevrons de présence. Le temps passé en service dans la zone des armées inclus :
- Le temps passé dans les hôpitaux de l’intérieur pour blessure de guerre, blessure en service commandé ou maladie ayant nécessité une évacuation de la zone des armées,
- Le temps passé en captivité,
- Le temps passé au Maroc et dans le sud tunisien depuis le 2 août 1914, au Togo, entre le 7 et le 27 août 1914, au Cameroun, entre le 7 août 1914 et le 1er mars 1916.
Les séjours interrompus dans la zone des armées s’additionnent pour le décompte du temps de présence exigé.
Concernant les chevrons de blessures ils comptabilisent les blessures de guerre reçues antérieurement à la guerre actuelle et inscrite sur le livret matricule, à l’exclusion des blessures en service commandé. Les brûlures par liquides enflammées et les accidents graves dus aux gaz asphyxiant sont assimilés aux blessures de guerre.
Mon grand-oncle Victor Alexandre MENOT incorporé au 150ème Régiment d’Infanterie le 11 octobre 1913 a été fait prisonnier à Mercy-le-Haut, en Meurthe-et-Moselle, le 22 août 1914 et rapatrié à Chierry, dans l’Aisne, le 21 décembre 1918. Considéré aux armées du Nord et du Nord-Est dès le 2 août 1914, il comptabilise 4 années 4 mois et 19 jours de présence en zone des armées. Il a donc eu la distinction de six chevrons : 1 pour la première année et 6 pour chaque tranche de six mois des années suivantes.
Mon ancêtre Jules Désiré MENOT a été rappelé à l’activité par l’Ordre de Mobilisation Générale. Le cadre « Campagnes » de sa fiche matricule précise les dates auxquelles il a été en zone intérieure et celles auxquelles il a été en zone des armées (campagne contre l’Allemagne.
Ainsi, Jules Désiré MENOT comptabilise 3 ans 9 mois et 6 jours de présence aux armées (zone des armées et captivité) et peut porter six chevrons de présence.