Charles BIZORD a été instituteur à Moissy-Cramayel de 1879 à 1898…
Charles Joseph BIZORD naît le 8 avril 1849 à Fleury-en-Bière, en Seine-et-Marne. Fils de Louis Alexis, cultivateur, et Marie Julienne Elisabeth CAILLOT, sans profession, il a deux sœurs et un frère :
– Marie Elisabeth Séraphine, née en 1843,
– Marie Caroline Elisabeth, née en 1845,
– Théodore Louis Alexis, né en 1857.
Après des études latines au séminaire de Meaux, Charles Joseph reçoit le Brevet de capacité à enseigner le 24 septembre 1868 et part au service militaire en rejoignant les volontaires de l’Ouest, du 28 avril au 15 août 1871, puis le 5ème Régiment de Cuirassiers, du 16 août 1871 au 30 juin 1875..

Au terme de cette période, il rentre dans ses foyers et se voit affecter au Collège de Meaux où il est chargé des classes de 2ème et 3ème primaires.

Après deux années d’exercice, dans un courrier du 5 juillet 1876 adressé à l’Inspecteur de l’Académie de Melun, Charles Joseph fait une demande de rapprochement « En raison de mon âge (27 ans) et de mes projets de mariage, je sollicite de vous, un poste d’instituteur et, s’il est possible, dans l’arrondissement de Melun ou de Fontainebleau. »
C’est ainsi qu’il rejoint l’école de Lady-Mormant pour la rentrée du 1er octobre 1876. Trois semaines plus tard, le 23 octobre, à Saint-Martin-en-Bière, il épouse Adèle Rose VAURY, 19 ans, sans profession.
Le couple s’installe à Saint-Germain-Laxis le 21 juillet 1877. C’est dans cette commune que naît leur fille, Clara Caroline, le 23 octobre.
L’année 1879 est celle de la dernière mutation ! Le 1er septembre 1879, Charles Joseph intègre l’école de Moissy-Cramayel. Il s’installe dans l’école construite en 1832, simple école de garçon… Il perçoit un salaire de 1 800 francs par mois. C’est un très bon salaire sachant qu’à la même époque un ouvrier agricole obtenait 50 à 70 frs, un ouvrier qualifié, 100 à 150 frs., un employé de bureau, 80 à 120 frs.
En 1895, Charles Joseph reçoit la Médaille honorifique en bronze.
La dernière visite de l’Inspecteur date du 11 décembre 1897. Alors que la commune compte 977 habitants, la fréquentation de l’école est de trois garçons de plus de 13 ans et 41 garçons de 6 à 13 ans. Ce jour-là, 4 élèves sont absent.
Son traitement est encore plus important que les années précédentes car il perçoit 2 440 frs dont voici le détail :
– 1 800 frs de salaire,
– 200 frs de gratification,
– 100 frs pour les cours d’adulte qu’il prodigue,
– 300 frs pour son emploi de secrétaire de mairie,
– 40 frs pour des tâches diverses, telle la surveillance de l’horloge de l’église.
Les commentaires le concernant sont très flatteurs :
– bonne moralité et bonne tenue, bons rapports avec les autorités et les familles,
– très bons résultats sur l’éducation, la moralité, la discipline, et l’hygiène des élèves,
– bonne tenue des locaux.

Charles Joseph applique bien la loi du 29 mars 1882 sur l’enseignement primaire obligatoire – article 5 –en réunissant la commission scolaire tous les trimestres. Cette commission, présidée par le maire, Magloire VAURY, a pour but de surveiller et d’encourager la fréquentation des écoles.
L’inspecteur constate que « les devoirs sont assez bien choisis, régulièrement corrigés, mais il les voudrait plus variés et parfois mieux écrits […] Il faudrait peut-être modifier les exercices de grammaire – feuilles de mots, devoirs de vocabulaire.«
Charles Joseph BIZORD tombe à nouveau malade fin 1897, c’est ainsi qu’en 1898 il dépose son dossier de demande de mise à la retraite.

Sa demande est acceptée le 29 janvier 1900 et le paiement de sa retraite, 910 francs, lui sera versée pour compter du 20 septembre 1898. Charles Joseph est alors âgé de 51 ans.
La vie de Charles Joseph s’écoule tranquille : grand-père par deux fois grâce aux naissances de Maurice, en 1898, et Denise, en 1901, puis arrière-grand-père, là encore par trois fois avec Geneviève, née en 1927, Monique, née en 1930 et Georges Joseph, né en 1926.
Il décède peu après la dernière naissance, le 18 février 1930 à Melun.
A son décès, Charles Joseph BIZORD aura profité de sa retraite pendant un peu plus de 31 ans…
Sources
– AD77 – cote 1T646 – Dossier d’instituteur
– Gallica – Journal Officiel – Loi du 28 mars 1882 sur l’enseignement primaire obligatoire