Un équipage de la flotte : celui du Paris et Londres !
Le Paris et Londres a été construit en 1853 à Nantes. Il a un port de 73,05 tonneaux, un tirant d’eau lorsqu’il est chargé de deux mètres et non chargé, d’un mètre soixante-dix. Il a un pont sans gaillard, c’est-à-dire que le bateau est couvert mais qu’il n’a aucun structure supplémentaire surélevée à l’avant et à l’arrière.
Il a une double propulsion : à voiles (trois mâts) et mécanique (hélice)

Le 16 janvier 1856, il est « armé » à Paris, c’est-à-dire préparé pour partir au cabotage. Le cabotage est un type de navigation de proximité, entre ports français ou le long d’une façade maritime, souvent du transport de marchandises ou de passagers. La navigation peut aller jusqu’à des ports étrangers proches, comme l’Angleterre.
Le Paris et Londres est visité à Rouen le 7 décembre 1855, un certificat de cette visite est remis au Capitaine, Henri Marie LEGROS, le même jour. D’autres pièces sont remises au capitaine :
- un certificat du directeur de la poste aux lettres,
- une expédition de l’Instruction du 2 juillet 1828, sur les actes de l’état civil et les imprimés y relatif,
- un exemplaire du décret du 24 mars 1852,
- un livret de punitions, un code de signaux de M. Chauvenay
- trois fanaux de couleur.

Henri Marie LEGROS, maître au cabotage, est né le 7 octobre 1814 à Saint-Servan, en Ille-et-Vilaine, fils de Joseph Marie Julien et Perrine Michelle DUCLASSE.
Il est donc à la tête de l’équipage du Paris et Londres, 20 hommes, dont…

Jean Emile NOËL, 16 ans, mousse. Ce dernier, natif de Quillebœuf, a été embarqué le 12 mai 1856 et sera débarqué le 10 février 1857. Son salaire est de 30 francs par mois.

François Marie LECLAIR, né le 29 mars 1801, natif de Saint-Servan, matelot de 3ème classe. Son salaire est de 70 francs par mois. Embarqué à Rouen le 20 février 1856, il est laissé dans le même port le 22 avril 1856 alors que le Paris et Londres part pour l’Angleterre. François Marie est hospitalisé au Val de Grâce du 6 mai au 21 juillet 1856 mais de remontera pas à bord du trois-mâts

Jean Vincent CODAL, matelot, a embarqué à Londres le 17 mai 1856 venant de l’équipage de la goélette Anne Marie Désirée qui a coulée lors d’un abordage.

Prosper Amédée NOËL, mousse, 14 ans, a embarqué à Quillebœuf le 12 mai 1856. Il manque le navire le 15 juillet 1856, à Rouen, mais rentre à bord le 17 juillet suivant. Il est débarqué et jugé le 16 août 1856.
Après un peu plus d'une année de navigation, le trois-mâts Paris et Londres est désarmé au port de Paris le 28 février 1857…
Sources
– Photo d’un trois-mâts à hélice, ChatGPT.com
– AD76 – cote 7 P 6_177 – Armement et désarment des bâtiments