Le 18 septembre 1906 un typhon frappe Hong-Kong ! De nombreux bateaux, tant dans le port d’Aberdeen que dans celui de Victoria sont ravagés.
Les journaux titrent que mille personnes auraient péri, que douze navires se sont échoués et que sept ont été gravement endommagés. La moitié de la flotte marchande qui se trouvait dans le port a disparu.
Les éditions de la presse du 20 septembre rapportent à peu près les mêmes informations…
Le journal « Le Matin » raconte : « L’amiral Richard, commandant l’escadre de l’Extrême-Orient, a télégraphié au ministre de la marine, du croiseur Gueydon, pour lui faire connaître qu’au cours du violent typhon qui vient de passer sur Hong-Kong, les contre-torpilleurs Fronde et Francisque, abordés par un grand vapeur, ont subi des avaries. Su la Fronde, il y aurait 5 disparus, dont 3 officiers mariniers, et 4 blessés, dont un officier marinier.«
Par application de l’article 40 de la loi du 10 juin 1896 et de l’article 289 du décret du 30 avril 1897, modifié le 22 novembre 1904, le ministre a nommé au grade supérieur les seconds-maîtres René Marie DERRIEN, Jean Pierre BONNY et Charles Marie MEURIC, et les quartiers-maîtres Narcisse Marie BERTHO et Joseph NICOLAS, qui ont disparu mais dont le décès n’est pas établi.
Le journal « Gil Blas » explique que les deux navires français auraient été abordé par une canonnière et un vapeur anglais qui dérivaient entraînant la Fonde et le Francisque vers la côte.
Le journal « L’Humanité » donnent les noms des navires, au nombre de 28… Le navire français Charles-Hardouin, 1 671 tonnes a été coulé. Il cite aussi, outre les dégâts du contre-torpilleur, ceux de deux autres navires français : le paquebot Polynésien, de 6 363 tonnes, et le vapeur Loogsang, de 1 738 tonnes.
En souvenir des cinq naufragés, un monument a été érigé dans le Hong-Kong Cemetery.
Narcisse Marie BERTHO, né le 22 mars 1868 à Etables, Côtes-d’Armor, est inscrit maritime au quartier de Binic. Agé de 38 ans, il était le seul enfant vivant de Pierre Marie veuf de Virginie Victoire VERRY, marié à Anne Marie ARTHUR et père de trois enfants : Abel Louis Victor, 10 ans, François Alexandre Marie, 7 ans et Adèle Virginie Marie, 1 an.
Charles Marie MEURIC, né le 18 février 1867 à Lambézellec, Finistère, s’est engagé pour 5 ans aux Equipages de la Flotte à Brest, comme maître mécanicien et est inscrit maritime à Brest depuis le 16 juillet 1891. Agé de 39 ans, il était fils de Louis Yves, décédé, et de Marie Louise LAURENT, marié à Amélie Théodorine Anne LE GALL, et père de deux filles : Louise Amélie Jeanne, 12 ans, et Amélie Anna, 10 ans. Il avait aussi, selon le Journal des Débats politiques et littéraires « la charge de sa sœur, Joséphine, 42 ans, et son frère infirme, Jean Pierre Marie, 34 ans. »
Joseph NICOLAS, né le 7 mars 1882 à Toulon, Var, s’est engagé volontaire pour 5 ans aux Equipages de la Flotte le 23 mars 1900 puis rengagé le 2 juin 1904 pour 3 ans, il est torpilleur ! Il avait reçu un témoignage de satisfaction du Préfet Maritime de Cherbourg, le 23 décembre 1904 pour « avoir, par sa décision, pris les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité du personnel de la chaufferie et éviter les suites graves qu’aurait pu avoir l’accident. » Agé de 24 ans, il était fils de François Louis et Marie Anne Louise TOBY, marié à Marie Jeanne CORNOU, et père d’un fils, Jean Marcel, 5 semaines. Le Journal des Débats politique indique qu’il avait un autre enfant âgé de 2 ans.
Le journal des Débats politiques et littéraires, dans son édition du 26 septembre 1906 ajoute que "A la liste des cinq disparus, dont on n'a aucune nouvelle et qui appartiennent aux ports de Cherbourg, de Brest et de Toulon et au district maritime de Binic, l'amiral Richard ajoute les noms suivants : Jean Baptiste Cazenave, second-maître de timonerie, René Louis Pernez, matelot, Pierre Ignace Guyomarch, fusilier et Joseph Bernard, tous du bâtiment La Fronde."
Sources