Le 17 juillet 1945, la Conférence de Postdam fixe le partage de Berlin entre les Américains, les Anglais, les Français et les Russes…
Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, des ouvriers allemands sous les armes de l’armée russe, construisent le mur de Berlin, séparant le Secteur Est, russe, du Secteur Ouest, anglais, américain et Français.
Les Allemands de l’Ouest comme ceux de l’Est apprennent à vivre « avec ». Mais ce mur n’est pas un simple mur : outre celui érigé sur la délimitation des deux secteurs, il y a ce no man’s land très large avant d’arriver à l’autre mur côté est. Un anti-grappin a été posé au haut du mur côté ouest, puis une piste de patrouille piétonne, puis un terrain avec des protections anti-char, puis une autre piste de patrouille véhiculée, puis… l’autre mur !
La stupeur ce matin du 10 novembre 1989 alors que j’allais au travail. Radio France Internationale – RFI , dans son édition de 6h00 du matin, annonce que le mur est tombé dans la nuit ! Comment, pourquoi ? Que de questions… Répondre à comment ? Assez aisé de comprendre qu’il faille simplement taper dedans et casser ces millions de béton armé… Le pourquoi ? Les Allemands de l’Est n’hésitent plus à braver les autorités tant Est-allemandes que Russes pour rejoindre les pays de la liberté. Nous sommes dans la période Solidarnosc, pour désarmer toute cette pagaille, Michaël Gorbatchev n’a pas eu vraiment le choix. Dresde est en ébullition et d’autres villes Est-allemandes prennent le même chemin…
Après une journée de travail, comme de très, mais alors, très nombreux allemands de l’Ouest, je pars sur le terrain, je veux voir, je veux sentir, je veux entendre. C’est la liesse générale !
Les jours suivants, chaque jour, je surveille cette chute, mais elle sera à la fois très rapide et très lente.
Le 3 octobre 1990, les deux Allemagne, RFA et RDA, sont officiellement réunifiées. Désormais, impossible de savoir, sans connaître la géographie allemande, si une personne est née d’un côté ou de l’autre, entre 1945 et 1989. A la signature de ce traité, je ne suis plus née en RFA, République Fédérale d’Allemagne, mais bien « en Allemagne ».
Cette chute du mur a provoqué en moi de multiples réactions. Heureuse pour ces Allemands dont les familles avaient été arbitrairement et durement séparées, heureuse pour cette politique de liberté et la chute du Bloc de l’Est ! Mais tellement triste pour moi, égoïstement ! Cette chute signifie mon retour définitif en France, mon emploi sur place n’étant plus justifié.
Cette année a vu fêter le 30ème anniversaire de la Chute du Mur, mais j’ai toujours ce pincement au cœur. Je suis toujours triste de ne plus pouvoir préciser que je ne suis pas née à l’Est. J’ai tellement la nostalgie de ce Berlin !
Aujourd'hui encore je parle toujours de "l'Est", que ce soit concernant le pays en lui-même ou du secteur de Berlin ! Je reste méfiante de toutes ces autorités politiques nées en Allemagne de l'Est en cette période trouble… C'est ainsi …
Pour aller plus loin
- Toute l’Europe, de la construction à la chute du mur de Berlin
- Yalta à Berlin, article ChallengeAZ du 29 juin 2016