En temps de guerre, le territoire national est divisé en deux zones…
Le territoire comprend deux zones
- La zone des Armées – zone de l’avant et zone de l’arrière, sous le commandement du Général Commandant en chef les armées,
- La zone de l’Intérieur, sous l’autorité du Ministre de la Guerre.
La ligne indiquée ci-dessus en bleu est la ligne de démarcation.
Cette zone des Armées a été modifiée régulièrement au cours de la Première Guerre Mondiale. En fait, à chaque avancée ou recul des Forces ennemies.
Le décret du 2 août 1914 fixe les limites de la première zone des armées et la place sous l’autorité du Commandant en chef des armées du Nord-Est.
Certains cantons sont retranchés de cette zone et laissées au ravitaillement, entre autres, en blé comme les cantons de Trélon, de Clary, de Cambrai, du Nouvion, de la Capelle, de Vervins, de Fismes, de Sézanne, de Dormans, de Romilly, de Montbéliard, de Baume-les-Dames, etc.
Le réseau ferré est aussi bien délimité : tout le réseau de l’Est, sur le réseau du Nord, les lignes Le Bourget, Soissons, Laon, Tergnier, Jeumont, sur le PLM : Villeneuve-Saint-Georges à Dijon, la Grande ceinture de Paris-Est.
Le réseau de navigation inclut toutes les voies navigables de la zone des armées du Nord-Est.
Enfin, le réseau télégraphique comprend, avec le matériel de poste affecté à leur exploitation, toutes les lignes télégraphiques et télégraphiques existant dans la zone des armées.
L’arrêté du 16 août 1914 étend la zone des armées à la Somme, à l’Oise et à la Seine-et-Marne pour les besoins en ravitaillement : l’Aisne, la Seine-et-Marne, l’Oise, la Somme et la Seine-Inférieure pour les ressources en bétails de toute sorte, blés et farines.
Un nouvel arrêté du 1er septembre 1914 ajoute, là encore, des régions et subdivisions comme l’Eure, l’Eure-et-Loir, le Loiret et l’Yonne intégrés dans la zone de ravitaillement. Un complément est publié dans l’arrêté du 17 novembre 1914 et précise, dans son article III, que le réseau télégraphique et téléphonique mis à la disposition du commandant en chef comprend toutes les lignes existant dans la zone des armées telle qu’elle résulte du présent arrêté.
L’arrêté du 4 janvier 1915 détache le gouvernement militaire de Paris et le département de la Seine-et-Oise de la zone des armées et les rattache à la zone de l’intérieur excepté l’arrondissement de Pontoise.
L’arrêté du 13 février 1915 modifie le territoire sur certaines subdivision mais, surtout, précise dans l’article V que les personnels, matériels et approvisionnements du groupe des armées et, en particulier les dépôts de chevaux malades, stationnés dans les cinq arrondissements rattachés à la zone de l’intérieur par le présent arrêté, continueront à dépendre directement du commandant en chef. (Pour rappel, la zone de l’intérieur est, normalement, sous l’autorité du Ministre de la Guerre)
L’arrêté du 5 juin 1915 indique que les territoires des commandements d’étapes des gares régulatrices du Bourget, de Noisy-le-Grand et d’Is-sur-Tille forment enclave de la zone des armées dans la zone de l’intérieur. Ces dispositions sont effectives à compter du 1er mai.
L’arrêté du 28 septembre 1917 dit que l’arrondissement de Beauvais, mois les cantons de Formerie et Grandvilliers), les cantons du département de Seine-et-Marne – Lagny, Rozoy, Nangis, Donnemarie-en-Montois, Bray-sur-Seine, Provins – sont rattachés à la zone de l’Intérieur. Ces territoires continuent de faire partie de la zone de ravitaillement des armées du Nord-Est.
L’arrêté du 8 octobre 1917 autorise la création de zones spéciales de surveillance aux frontières terrestres ou maritimes sous le contrôle des polices civile et militaire aux ordres de commissaires du Gouvernement aux frontières. Ces derniers sont nommés par décret sur proposition du Ministre de l’Intérieur. Ces zones sont créées par le décret du 18 octobre 1917 : une à la frontière espagnole et l’autre à la frontière suisse. La première concerne les départements des Basses-Pyrénées, des Hautes-Pyrénées, de la Haute-Garonne, de l’Ariège et des Pyrénées Orientales, par extension, sont ajoutés les départements des Landes et de la Gironde. La seconde zone concerne les départements du Doubs (partie non comprise dans la zone des Armées), le Jura, l’Ain, la Haute-Savoie et la Savoie. Ces dispositions entrent en vigueur le 25 février 1918.
L’arrêté du 24 mars 1918 rattache le canton de Provins à la zone des Armées.
L’arrêté du 27 mars 1918 détache de la zone des Armées, pour les rattacher à la zone de l’intérieure, l’arrondissement de Beauvais, moins les cantons de Formerie et Grandvilliers) et les cantons du département de la Seine-et-Marne : Lagny, Nangis, Provins, Donnemarie-en-Montois et Bray-sur-Seine. [A l’identique de l’arrêté du 28 septembre 1917 !]
L’arrêté du 29 mars 1918 rattache à la zone des armées les départements de l’Eure, de Seine-et-Oise, de l’Yonne et de la Côte-d’Or, et les arrondissements de Melun, Fontainebleau, Besançon et Pontarlier. De même, l’arrêté du 2 juin 1918 rattache, à la zone des armées, les départements du Calvados, de la Sarthe, de l’Eure-et-Loir, du Loiret, du Cher et de la Nièvre.
Le décret du 25 juin 1918 rattache le département de la Seine à la zone des Armées. Ce département forme un territoire spécial placé sous l’autorité du gouverneur de Paris, qui relève directement du Ministre de la Guerre. Le gouverneur militaire de Paris a aussi les mêmes pouvoirs sur les communes de Saint-Cloud, Meudon et Sèvres.
L’arrêté du 22 août 1918 limite la zone des armées au Sud par les départements de l’Eure, de l’Eure-et-Loir, du Loiret, de l’Yonne, de la Côte-d’Or, de la Haute-Marne et du Doubs. Les territoires au sud de cette limite et précédemment englobés dans la zone des Armées sont rattachés à la zone de l’intérieur sauf le territoire du commandement d’étapes de la gare régulatrice du Mans.
La zone des Armées commence à se réduire. Ainsi, l’arrêté du 5 novembre 1918 « remonte » la zone d’un cran en la limitant au sud par les départements de la Seine-Inférieure, la Seine-et-Oise, le sud de la Seine-et-Marne, quelques cantons de l’Yonne, le sud de l’Aube, sud-ouest de la Haute-Marne, de la Haute-Saône et du Doubs.
Le 11 novembre 1918, l’Armistice est signé. Pourtant, la zone des Armées n’a pas changé. Le décret du 24 novembre 1918 lève l’action de celui du 25 juin 1918 sur le département de la Seine et les communes de Meudon, Saint-Cloud et Sèvres. L’arrêté du 28 novembre 1918, émanant du Ministre de la Guerre, rattache à la zone de l’intérieur les départements de la Seine-Inférieure, de la Seine-et-Oise, de la Seine-et-Marne, et les arrondissements de Beauvais, Sens et Joigny.