Domenico Carlo NORI est venu d'Italie, a eu des enfants en France, a été naturalisé Français et a épousé la mère de ses enfants, ma grand-tante Alice Madeleine MONNIER…
- Domenico Carlo a quitté sa région et a rejoint un oncle Guillaume VENCO, qui est restaurateur à Sallaumines, dans le Pas-de-Calais. Il n’est resté qu’une petite semaine, du 14 septembre au 20 septembre 1925. Apprenti forgeron, il va aller de ville en ville, là où il trouve du travail :
- Pins-Sorel, dans la Somme,
- Paris,
- Nogent-le-Rotrou, dans l’Eure-et-Loir.
Puis il arrive dans l’Aisne, tout d’abord Saint-Quentin, puis Prémontré, Bourg-et-Comin puis Villers-en-Prayères, en 1930. Aucun recensement de population pour dire s’il a rencontré Alice dans l’une de ces deux communes. Ce qui est certain, c’est que Domenico déclare, dans son dossier de demande de naturalisation, qu’il vit maritalement avec Alice Madeleine MONNIER depuis 1930.
Au cours des deux années d’habitation en couple à Villers-en-Prayères, Alice a accouché de deux enfants à Soissons : Nina, en 1930, et Guy, en 1932. La famille est ensuite partie à Apremont, dans les Ardennes jusqu’en mai 1940. Ils habitent le hameau de l’Espérance. Au recensement de 1936, la famille s’est agrandie avec la naissance de Bruno, en 1933.
En 1939, Domenico désire s’engager dans l’armée Française et essuie un refus du fait de sa nationalité étrangère. La même année, il fait une première demande de naturalisation en 1939 mais la guerre étant là, aucune suite n’est donnée. La famille quitte la zone des Ardennes durement touchées par la Seconde Guerre Mondiale et se réfugie à Scillé, dans les Deux-Sèvres. Domenico, manœuvre, exerce tour à tour différentes professions manuelles, tantôt simple manœuvre, tantôt ouvrier agricole.
Le 13 juin 1940, Domenico souscrit une déclaration de loyalisme auprès du Préfet des Deux-Sèvres. La guerre terminée, la surveillance et la méfiance s’abattent toujours sur les étrangers. La preuve en est, il dépose un nouveau dossier le 10 septembre 1950. Le 15 octobre, le maire de la commune de Scillé lui délivre le procès-verbal comme quoi il est « parfaitement assimilé par ses mœurs, son état d’esprit, ses sentiments et qu’il parle couramment la langue française ».
De même, le docteur Saint-Paul l’examine le 19 décembre 1950. Après avoir effectué les différents examens obligatoires – analyses de sang et radio des poumons – il émet un avis favorable sur l’état de santé de mon grand-oncle.
Malgré tout le respect des règles et des lois, Domenico reste italien. Il remplit un nouveau dossier le 28 avril 1952, cela fait 27 ans qu’il vit et travaille en France. Cela fait désormais 29 ans qu’il vit avec la mère de ses enfants, Alice MONNIER…
Enfin, le décret du 27 juin 1952 accorde la nationalité à Domenico NORI, sujet italien, résidant en France depuis 1925 !
Le 27 septembre 1952, à Scillé, Domenico Carlo NORI épouse Alice Madeleine MONNIER et légitime leur huit enfants.