Une carte postale postée le 15 octobre 1901, depuis Charleville et signée L. Dominique !
Ce L. écrit « Ma sœur, je viens de passer la révision et je suis pris pour 4 ans au 62ème Régiment d’Infanterie de ligne à Lorient et je compte partir lundi. Reviens dimanche, je t’embrasse« .
L. compte partir le lundi, la carte est datée du 15 octobre 1901 qui correspond à un mardi. Elle est postée depuis Charleville, où est situé le bureau de recrutement des Ardennes. Une seule fiche matricule correspond à un DOMINIQUE qui se prénomme Lucien Ernest… Cette fiche indique que Lucien s’est engagé volontaire à la mairie de Charleville, pour quatre ans, le 21 octobre 1901, au titre du 62ème Régiment d’Infanterie. Le 21 octobre correspond à un lundi. C’est donc bien notre homme !
Lucien Ernest, né le 16 juillet 1883 à Matton-et-Clémency, est fils de Léon Pierre, forgeron, et Victoire Pauline PIERLOT, mariés le 21 avril 1879 à Givonne. Il est le second de la fratrie : Léa Berthe Reine est née le 6 janvier 1880 à Givonne !
Lucien Ernest DOMINIQUE
Engagé, il rejoint le 62ème Régiment d’Infanterie le 23 octobre1901. Lucien va avoir une carrière militaire en signant des engagements successifs. Bon élément, il est monté en grade, et, au début de la Première Guerre Mondiale, il est adjudant-chef. IL est principalement affecté à des Régiments d’Infanterie Coloniale : il ira au Congo et fera partie du Corps Expéditionnaire en Chine. Au cours de la Première Guerre, il est blessé à Bois-le-Prêtre le 10 juillet 1915. Il est libéré du service actif le 21 octobre 1922, gravement malade. Il souffre de tuberculose, de paludisme, entre autres maladies.
Le 12 juin 1922, à Paris, Lucien, géomètre, épouse Joséphine Eugénie PÉRAGUET, coiffeuse, 29 ans. La famille s’agrandit avec la naissance de Arlette Georgette Andrée, en 1924. Elle sera l’unique enfant du couple.
En mauvaise santé, Lucien est placé en réforme définitive n° 1 par la Commission de Réforme de Metz qui lui accorde une pension à 100% le 22 novembre 1929. Il n’aura pas le temps de profiter des soins et des avantages financiers : il décède le 8 février 1930 à Rilly-la-Montagne, dans la Marne.
Léa Berthe Reine DOMINIQUE
Si la lettre qui lui est adressée en 1901 indique que Léa est institutrice, l’absence de recensement de population de la même année ne permet pas de le confirmer. Cependant, celui de 1911, à Aure, dans les Ardennes, atteste bien de la profession de Léa : institutrice !
C’est dans cette même commune qu’elle rencontre son futur époux, André Anastase GUEILLIOT, le cinquième enfant d’une fratrie de douze. Le couple se marie le 2 août 1920 à Aure, et deux enfants naissent :
Christian Louis, mort-né en 1921,
Gisèle Marie Andrée Arlette, née en 1924.
La famille s’installe ensuite définitivement dans la commune de Rethel où André est cantonnier.
Léa décède le 26 mars 1952, à Rethel.
Une simple carte postale permet de réaliser une généalogie : un peu de persévérance, mais c'est aisément réalisable !...
Sources Archives départementales des Ardennes
Fiche matricule, cote 1R173,
Recensement de population de 1911, Aure, cote 62M6,
Recensement de population de 1936, Rethel, cote 62M19.