J’aime beaucoup faire des recherches à partir d’une carte postale ancienne. Ma dernière acquisition est celle, animée, de la rue de la Seine à Seine-Port…
Lorsque je commande la carte, je suis déjà intéressée par le texte au verso ! Mais, mon propos n’est pas celui-ci aujourd’hui mais bien la vue de la carte… Qui est ce couple sur le pas de la porte de l’épicerie ?
Charles DISPOT et son épouse (c) Antequam
1 – Situation dans l’espace
La tâche est facile, j’ai un repère… Je connais les habitants de ce qui était « l’épicerie ». Je vois donc très bien où elle est dans la rue… La maison est très proche du carrefour « Rue de Seine – Rue Déjazet » (aujourd’hui).
La vue montre la descente vers la Seine. Avant cette épicerie, sur la gauche, d’autres commerces existent.
2 – Situation dans le temps
Je vérifie la flamme de la Poste et il s’évère que la carte postale a été envoyée le 27 mars 1912. Gabrielle LEGRAND, demeurant chez ses parents à Seine-Port, écrit à sa grande sœur Camille, domestique chez M. BASSINOT, à Melun.
« Ma Chère Camille – J’ai bien reçu le petit mot que tu m’as écrit. Tu me demandes des caramels, je t’en ferai à Pâques, si tu viens faire tes pâques. Je vais peut-être aller à Melun samedi avec maman, j’espère te voir. Je finis ma carte en t’embrassant bien fort. » En 1912, Pâques était le dimanche 7 avril. La famille est issue de la commune voisine de Boissise-la-Bertrand et les deux sœurs sont les deux plus jeunes de la fratrie. Elles sont âgées, respectivement, de 20 et 18 ans. Gabrielle décède entre 1911 et 1970, où et quand précisément…, et Camille s’éteint à l’âge de 83 ans.
3 – Le recensement de la commune en 1911 [Cote AD77 – 10M451]
Les épiciers, sur le pas de porte, ne me semblent pas tout jeunes… Alors, je prends le pari de consulter les recensements de 1911. Il n’y a qu’une épicerie dans la rue, il ne doit pas être difficile de découvrir qui occupait le lieu. Ce sont M. et Mme Charles DISPOT qui sont les épiciers de la rue…
4 – Charles et Clarisse DISPOT
Charles Théodore DISPOT, né à Paris le 23 janvier 1864, est fils de Charles, fondeur en fer, et de Eugénie Zélia COURBOIN, piqueuse en bottes. Le père est natif de Hayange, en Meurthe-et-Moselle, et la mère vient de Chauny, dans l’Aisne. Le 5 juin 1892, Charles Théodore épouse, à Seine-Port, Clarisse Marie PARENT, fille de Prosper Jean Pierre, négociant, et Clarisse Félicité GOYARD, sans profession. A l’époque, chaque futur époux réside chez ses propres parents : Charles Théodore, 164, avenue Dauménil à Paris, Clarisse Marie, réside rue de Seine…
Tout naturellement, le couple Charles et Clarisse s’installe à Seine-Port et reprennent l’épicerie familiale. Au décès de Prosper Jean Baptiste, le 13 novembre 1917, Charles Théodore est témoin en qualité de gendre et est déclaré « épicier ».
Je n’ai trouvé aucune descendance connue à ce couple. Eugénie Zélia décède le 19 novembre 1922, Charles Théodore, le 20 février 1925, tous les deux à Seine-Port. Ils reposent dans le cimetière de la commune.
Cette épicerie est devenue une maison d’habitation…
Les commerces sont souvent les bases des cartes postales anciennes… Aisé donc de rechercher sur une commune !